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LA VIE EST UN VOYAGE
6 juillet 2011

~~ AU PAYS DES KOUBBAS ~~

 

 

 

Au Maroc, le paysage est jalonné de Koubbas, ces édifices aux formes épurées, à l'architecture simple, blanchis à la chaux, édifiés au-dessus du tombeau d'un personnage vénéré, un marabout, un saint...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

            

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

            

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous reconnaissez peut-être certaines de ces Koubbas que longent les routes du Royaume Chérifien. D'autres sont moins connues, comme la dernière perdue dans la grande plaine du Gharb. Le temps a posé sur son dôme une belle couleur vieux-vert. Tout autour, des tombes envahies par un champ de Khella, bou ch'nikha en arabe dans le texte. Comme l'anis, l'aneth, le fenouil, la carotte sauvage, le Khella fait partie de la famille des ombellifères chère à notre grand-père Gabriel. Traditionnellement au Maroc, les tiges des ombelles séchées s'utilisent en cure-dents. En décoction, par gargarisme (youri), le Khella soigne les gingivites et les maux dentaires. Par voie orale, le Khella soigne le diabète, les palpitations de l'aorte, la vessie, les douleurs de rein, la prostate, les coliques néphrétiques... En fumigation enfin, il dissipe les vertiges et les céphalées. En conclusion, il faut toujours garnir sa trousse de voyageur d'une ombelle de Bou ch'nikha, abondante au Maroc et particulièrement sur les friches argileuses du Gharb de notre enfance... (ne pas dépasser la dose prescrite...).

 

 

 

 

            

 

 

 

 

 

 

 

 

              

 

Au Maroc, que vous soyez mort ou vivant, recevoir de la menthe fraîche est signe de profondeur de sentiment. Les cimetières sont souvent situés à proximité d'une Koubba afin de demeurer dans la mouvance bienfaisante de l'esprit du saint. On dépose sur les dalles un peu d'eau fraîche dans une coupelle pour abreuver l'âme du mort qui erre à la recherche de son éternité... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Demain, puisque vous avez tous été d'une sagesse papale, nous irons faire le tour de SIDI CHAKHAL, perdu sur son rocher tout au bout de la plage du Cap Cantin aujourd'hui Cap Beddouza. Le Maroc lui aussi a son Mont Saint-Michel comme nous le racontera demain à Lalla Fatna notre ami AJA en nous faisant griller de savoureux sars pêchés en bas de la falaise...

 

Vous avez été nombreux à aimer cette page au pays des Koubbas. Elle a ravivé un souvenir lointain du côté de Cacouna. Merci à notre cousin des Amériques de le partager dans le blog des artistes, des poètes et des voyageurs. Salut Mich, salut Lucie, des grosses bises à vous deux :

 

 

 

""Après la guerre, au Maroc, Maman se débattait seule pour élever ses quatre garçons depuis que Jean-Marie, son compagnon, avait été foudroyé sur une colline, près de Rome en 1944. Elle avait repris le sillon tracé par son mari, le travail de la terre et les circonstances étaient loin de lui être favorables, pauvre petite Maman.

           Petit garçon j’étais littéralement rivé à Maman, aussi je me souviens très bien d’un épisode de l’année 1947. Maman avait fait semer des champs de lin, beaucoup de lin, sur des terres achetées par Papa bien des années avant, et que tous les deux avaient nommées  « Feddane St Georges » ( Jardin St Georges).

                Le lin avait poussé régulièrement, était devenu superbe, une merveille azurée, tous les indices d’une récolte généreuse, et alors que la moisson approchait, des concurrentes féroces, déterminées, innombrables, firent leur apparition: les fourmis.  Elles entreprirent avec méthode, en bonnes stakhanovistes, de décapsuler les réceptacles de graines et de transporter ces dernières en lieux sûrs pour elles!

           La récolte changeait de mains!

                C’est alors que l’Hâdi, le si fidèle contremaître de Maman, homme pieux et connaissant le pouvoir des ressources spirituelles locales, lui proposa de faire appel à la mémoire, au pouvoir de Sidi Bou Khebbouiz, sur les calamités naturelles que sont les sauterelles, les fourmis…

           Nous partîmes donc, Maman, l’Hâdi et moi dans la camionnette Peugeot 202, munis d’une pelle et de quelques couffins, demander à la mémoire du Saint Marabou la permission d’utiliser quelques poignées de sa terre pour éloigner les fourmis de la nôtre. Nous lui fîmes l’offrande de quelques pains de sucre.

           De retour aux champs de lin, je revois Maman et l’Hâdi les parcourant, chacun un couffin en bandoulière rempli de terre sacrée, renouvelant « le geste auguste du semeur », et  sollicitant sans doute dans sa foi et dans sa langue le pouvoir du Saint et aussi la clémence des fourmis.

           Le lendemain les fourmis avaient disparu.""

 

Michel François

 

Le 8 juillet 2011 à Cacouna au Québec

 

 

 

 


 

         

 

 

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