La Tour Hassan et le Mausolée Mohamed V sont séparés par une vaste esplanade. Ici il fait grand bon respirer la brise atlantique. Elle remonte en longeant l'estuaire du Bou Regreg vers ces lieux chargés d'histoire.
Tout près du Mausolée, les drapeaux marocains se prennent pour un arbre du voyageur...
On peut quitter le quartier de la Tour Hassan en empruntant le nouveau tramway. Il longe le trottoir où Françoise faisait du patin à roulettes au temps jadis où nous étions bambins dans l'autre millénaire... Le tramway franchit le magnifique pont Moulay Hassan sur le Bou Regreg. Terminus à Salé, la ville soeur, secrète, où plane le lointain souvenir des pirates barbaresques...
Si vous souhaitez faire des affaires, c'est à Salé qu'il faut vous perdre. Les fruits sont irrésistiblement colorés et sucrés à des prix si bas qu'on ose à peine marchander...
Les étoffes sont chatoyantes. Pour trois fois rien, vous faites le plein de coupons. Vous pouvez les glisser dans votre valise beaucoup plus facilement qu' un kilo de raisin-muscat... Le captain s'est choisi une popeline soyeuse dont on lui fera un pyjama berbère léger comme une brise de juin. Sa sirène a préféré une mousseline fleurie comme un jardin de juillet. On lui fera bientôt un chemisier diaphane comme un matin des mille et une nuits...
A cette saison les figues ont des accents de miel. Ces blanches, des bakkours de Ouezzane, n'ont pas résisté à notre gourmandise. Apprendre à parler marocain n'est pas si difficile. Vous vous imposez par exemple de retenir 2 mots par jour. A la fin de l'année, cela fera 700 mots à votre vocabulaire, presque de quoi tenir un discours électoral... Les deux mots du jour : BAKKOUR, la figue blanche, et KARMOUSS, la figue noire... On note cela dans un petit carnet, on se le répète en allant se coucher et on s'endort en rêvant aux senteurs des figueraies de la belle Ouezzane...
1,50 dirhams, 13 centimes d'euros l'épi de maïs grillé, trempé dans l'eau salée sans supplément. Pour 3 francs 6 sous, vous pouvez vous régaler jusqu'à plus soif, sans excès toutefois, pour éviter de se retrouver allongé dans une courette d'artisans-zelligeurs, contraint de boire l'eau saumâtre et sucrée d'une coupelle en devinant des voix lointaines vous implorant : "schroeb, wa Moulay, schroeb" ...
En quittant Salé pour retrouver Rabat, nous passons dans le célèbre quartier des potiers. Le ciel est d'encre, mais aucune inquiétude : on a démarré 3 grands fours, 3 grands FARHAN, dans un crépitement intense aux senteurs d'eucalyptus... FARHAN, le four, KARMOUSS, la figue noire, BAKKOUR la figue blanche, 3 mots pour la leçon du premier jour, le discours risque d'être présidentiel en fin d'année...
A RABAT la ville-jardin, Fatna nous emmène découvrir une excellente table au coeur du quartier de l'Océan. Qui dit Océan dit poisson : ici vous dégustez tout ce que l'Atlantique peut offrir. C'est frais à souhait, magique, convivial et d'un rapport qualité-prix sans égal...
Les occupants des aquariums ne se soucient aucunement de leurs petits copains grillés dans nos assiettes. A chacun sa destinée...
Pour se rendre du quartier de l'Océan à Rabat-Souissi, le plus direct est de passer par le centre-ville. Fatna et sa Logan nous font faire le grand et joli tour par les rives du Bou-Regreg, le Chellah. Quand on longe les remparts du Mechouar, le Palais Royal, on est presque arrivés. M'Barka, Fatna et Rim habitent au Souissi dans un très beau jardin...
Le (Thierry) galant de nuit cher à Karine...
Des mûres mures nous murmurent les souvenirs du jardin disparu de notre enfance, dans le quartier de l'Agdal tout proche. Des fleurs, de la sauge, toutes sortes de menthes. Fatna a même planté récemment un manguier et un goyavier non loin de l'immense lilas du Japon planté par Jilali dans l'autre millénaire...
La menthe, c'est le signe premier de la conviviali(thé)té et de la profondeur des sentiments...
Avant de quitter Rabat, Soumiya nous offre de jolis dessins au henné...
RIM, la STAR du Souissi en personne...
Voilà le captain tatoué d'un scorpion. C'est le signe de Soumiya. Nous voilà tous tatoués de la tête aux pieds. Mais c'est le coeur qui a reçu le plus merveilleux tatouage, une tendresse venue de l'autre millénaire. Il va être bien difficile de quitter RABAT et son jardin d'affection. Même si vous êtes bien sages, il va être bien dur d'arriver à CHAOUEN perchée sur sa corniche Rifaine... CHAOUEN demain, en espérant pour une fois que vous ne serez pas sages...
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